Le témoignage de Gérard de Castelli1archives familiales.

Le régime de la garde mobile était le suivant pendant mon séjour : à quatre dans une cellule aux dimensions approximatives suivantes 3 M² : 2,40 m. X 2,10m., un bas flanc en bois de 2, 40 m X 2 m., une petite fenêtre de 0,40 m X 0,25 m. Aucune autre lumière que celle donnée par ce soupirail. Comme meuble, rien d’autre que le bas flanc ; aucun ustensile n’est autorisé, seule une gamelle, une cuillère, un quart.
Nous étions enfermés à longueur de journée et ne sortions de cellule que trois fois per jour, cellule par cellule pour nous rendre au cabinet : à 8 Heures à 14 Heures à 21 heures. Nous étions obligés en dehors de ces heures de satisfaire nos besoins dans nos gamelles ou nos quarts. Il nous était défendu de détenir aucun objet d’aucune sorte, ni peigne, ni brosse à dents, ni cigarettes, ni allumettes, ni crayon, plume, papier imprimé ou blanc. Une couverture, c’est tout.
Comme nourriture, le matin une demi-louche de café, à 11 heures, midi ou une heure 10 ou15 grammes de pain et 10 ou 15 grammes de fromage ; le soir à 19 Heures ou 20 heures, une louche de soupe : eau bouillie avec deux rondelles de courgettes, une feuille de blette, 14 à 16 pâtes (coudes), c’est tout.
Aucune hygiène. Nous devions faire notre toilette à la sortie du matin (8 Heures) mais généralement il n’y avait pas d’eau et il m’est arrivé d’être contraint de demeurer trois jours sans pouvoir me lever si ce n’est en prélevant l’eau nécessaire d’une ration pour boire.
A mon avis, là où nos geôliers firent preuve des plus vils sentiments c’est lorsqu’ils nous forçaient à laisser les portes des cabinets ouvertes pendant nous effectuions nos besoins naturels. Par cette façon de procéder ils cherchaient à noue avilir et à nous faire perdre toute dignité humaine car des femmes qui étalent détenues avec nous, pour se rendre aux lavabos mis à leur, disposition ou en revenir étaient obligées de passer devant nous alors que leurs moments de sortie coïncidaient avec les nôtres.
Le régime de la prison était fixé par le lieutenant Riollo et le capitaine Parenti, tous deux des carabiniers Royaux. Il était appliqué par le brigadier RUFFINI.
Rajout manuscrit : « Le régime des prisons de Bastia, que ce soit celui de [la caserne] Vautrin ou de [la caserne] Marbeuf étaient très humains, si ce n’est la vermine (punaises, poux, puces) en grande quantité ».
Gérard de Castelli.