On commémorait ce 9 septembre 2021 le 78ème anniversaire du début de l’insurrection victorieuse de la Corse. Le 9, et non le 8 septembre comme on le lit ou l’entend souvent depuis que le recteur Barat avait justifié l’ajout d’un férié au calendrier scolaire pour fêter la Nativité du 8 septembre en invoquant l’insurrection du 9 septembre. Un subterfuge !1On a pu lire sur le site de Corse Info Net que la libération de Bastia, le 8 septembre avait précédé celle d’Ajaccio, le 9, en faisant ressortir au passage que les Bastiais s’étaient rendus massivement, dans une grande ferveur patriotique et religieuse, au pèlerinage de Lavasina, pour célébrer la Nativité et la Libération. Le recteur en sera ravi ! Pas de doute, dès l’après-guerre, c’est bien le 9 septembre qu’on commémore le début de l’insurrection, même si les Corses, dès le 8 au soir, à l’annonce de la capitulation italienne, ont envahi et les rues et les places des villes et villages, parfois en armes. Mais cette euphorie fut de courte durée pour ceux qui allaient se trouver sur la route des Allemands. les Allemands, eux, au contraire des Italiens n’avaient pas rendu les armes. Fortune pour les uns, infortune pour les autres. Ajaccio était libre de tout occupant puisque les Italiens étaient neutralisés et que les quelques dizaines d’ Allemands qui étaient à La Parata (vers les Sanguinaires) ont fui par la mer ; on ne les revit plus. Ainsi, les responsables du Front national, au sortir d’une visite au préfet de Vichy, le 8 au soir, appellent la population à venir le lendemain les soutenir pour investir la mairie et la préfecture, et lancer solennellement l’ordre d’insurrection. Des milliers de personnes ont accompagné une délégation en préfecture pour signifier au préfet de Vichy les décisions prises par le Comité départemental du F.N. Ajaccio était définitivement libéré. Mais les combats de la libération commencent et ne s’achèveront que le 4 octobre quand les derniers Allemands auront quitté l’île. Pour Bastia et tout le territoire sur la passage des Allemands qui se repliaient de Sardaigne en Italie continentale, de Bonifacio au Cap corse, leur libération ne fut acquise qu‘après de durs combats. Bastia, leur principal lieu d’embarquement et toute la région étaient stratégiques et ils les ont défendus avec la dernière énergie. Bastia, un moment sous contrôle italien, est vite passé aux mains des Allemands.
C’est donc ce 9 septembre 2021 que la Corse commémore tous les ans, depuis la Libération, l’insurrection libératrice. Devant le monument de la Résistance où étaient rassemblés la population et les autorités civiles et militaires, Andrée Vespérini, secrétaire de l’ ANACR 2A a prononcé une allocution suivie du dépôt de gerbes et des hymnes. Après avoir souligné l’importance des combats de l’Alta Rocca, elle a rappelé quels étaient le enjeux fondamentaux de cette guerre : les droits de l’homme et du citoyen promus par la Révolution, une référence majeure pour la résistance française ; pour les Corses, en outre, la crainte d’être annexés par l’Italie fasciste. C’est dire qu’une fois l’escroquerie au patriotisme de Pétain levée, les Corses avaient compris que pour rester Français, le salut ne pouvait venir que de la Résistance. « Aujourd’hui des vents mauvais se lèvent à nouveau en Europe et en France, s’inquiète Andrée Vespérini, porteurs d’une inquiétante idéologie anti-Lumières. Aujourd’hui plus que jamais, il est de notre devoir d’écouter le message de la Résistance … […] Et pour conclure, elle a cité ces mots de Pierre Brossolette : « Les morts pour la France combattante ne nous demandent pas de les plaindre mais de les continuer. Ils n’attendent pas de nous un regret mais un serment ; pas de sanglots mais un élan. »
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