Né le 5 juin 1920 à Bonifacio dans une famille très pauvre, il est le dernier des 6 enfants. En 1938, il entre à l’Ecole normale d’instituteurs d’Ajaccio. Sa formation dure 3 ans. Son premier poste est à Arca de Porto-Vecchio. En 1939, il a adhèré au « Cercle culturel cyrnéen » créé par Arthur Giovoni. alors professeur au lycée Fesch et y acquiert des convictions antifascistes. Politiquement attiré par le trotskysme, il est avant tout un pacifiste.

Il est conduit à des activités résistantes par l’occupation italienne. Il s’agit d’abord d’une propagande antifasciste dont les moyens arrivent de Bastia grâce à la complicité des cheminots sur la ligne qui joint alors Bastia à Porto-Vecchio. Albert Ferracci est coopté en mars 1943 au Comité départemental du Front patriotique des Jeunes pour l’Extrême sud. Dénoncé en mai à l’OVRA, il devient un clandestin. La Corse reçoit des armes d’Alger soit par parachutages soit par la voie maritime empruntée par les sous-marins. Albert Ferracci appartient alors au groupe formé par Joseph Pietri, un officier de réserve gaulliste qui initie les patriotes au maniement des armes. Albert Ferracci participe à la réception de parachutages sur « Ovaci » (Cagna) et « Palavese » ( Porto-Vecchio). Les actions deviennent de plus en plus audacieuses car le répression exercée dans l’île par l’occupant italien se durcit : c’est d’abord la capture d’un indicateur qui est exécuté par le groupe, puis, les 24 et 25 juillet,  une vaine tentative de prise d’otage d’un officier supérieur italien en poste dans l’Alta Rocca, avec l’intention de l’échanger contre Jean Nicoli.

Pendant les combats de la libération, Albert Ferracci combat contre les Allemands aux côtés de soldats arrivés d’Alger (Opération « Vésuve »), à l’Ospedale et dans la région de Sainte Lucie de Porto-Vecchio en septembre 1943.

Mobilisé en novembre 1943 au lendemain de la libération de la Corse, il est transféré en Algérie où il reçoit une instruction qui dure jusqu’au débarquement en Provence auquel il participe en août 1944 dans les rangs d’un Régiment de tirailleurs algériens, sous le commandement de De Lattre de Tassigny. Quand l’armistice est signé le 8 mai 1945, il se trouve dans le Wurtemberg, à Rottvel. Il est démobilisé en août.

Il se consacre depuis à son rôle de militant communiste et de responsable dans la direction départementale de son parti.  Anticolonialiste, et convaincu du bien-fondé de l’action sociale du PCF, il reste attaché au Parti malgré les échecs du modèle soviétique.

Hélène Chaubin