Responsable socialiste, il organise la Résistance dans le Cortenais dès novembre 1941 dans le mouvement « Combat ». Il sera par la suite recruté par le réseau Pearl Harbour et deviendra le responsable du Front National de la région.

Pascal est le fils d’André Valentini et de Marie Thérèse Zuccarelli. Il se marie avec Jeanne Casanova. Il était libraire au 24 cours Paoli à Corte.
Il sera le premier responsable de la Résistance sur Corte, immatriculé dans la clandestinité le 10 novembre 1941 sous le n°018 par le groupe « Combat » en qualité de responsable militaire pour l’arrondissement de Corte. Il est militant socialiste, paoliste et anti vichyste notoire. Il est membre du Comité Directeur du Mouvement de la Résistance « Combat » en Corse. Il sera aussi notamment responsable du réseau « Pearl Harbour » sur l’arrondissement de Corte, après l’arrivée dans la ville le 17 décembre 1942, de ses premiers agents, Toussaint Griffi et Laurent Preziosi.
Ils étaient venus en éclaireurs chez Xavier Grazietti l’oncle de ce dernier, commerçant en bonneterie face au collège Paoli, puis le lendemain chez son cousin cheminot Antoine Campana. Malgré une présence militaire importante, Toussaint Griffi ira chercher les autres membres de la mission et les sous-mariniers (l’enseigne de vaisseau Lasserre, Lionnais et Vigot), qui n’avaient pu réembarquer à Piana dans le sous-marin Casabianca à cause d’une forte tempête.

Pascal Valentini fait assurer la liaison avec les agents de « Pearl Harbour » par Jeanne Albertini, (agent de liaison, employée de la Compagnie Réunie du Gaz et de l’Electricité*), Jean Albertini (maréchal-ferrant, dit Ferro), la famille Loersch qui a hébergé Pierre Griffi plusieurs fois, deux mois durant, pour lui permettre de transmettre ses messages aux Autorités d’Alger (les contacts établis par Toussaint Griffi et Laurent Préziosi et les informations fournis par les résistants sur le manque d’armes et le niveau d’armement de l’ennemi).
Les réunions des résistants du 7ème groupe du réseau « Combat » vont s’intensifier chez Antoine-Baptiste Grisoni dit « Tony » au 15 cours Paoli. Celui-ci participera au transport des postes radio dont notamment celui de Pierre Griffi et sera aussi responsable des déplacements sur les différents terrains cortenais de parachutage (attestation du commandant Canavelli).

Un jour un véhicule-gonio de l’OVRA (Organisation de Surveillance et de Répression de l’Antifascisme) repèrera des émissions radio chez Loersch mais le capitaine de carabiniers ne fouillera pas toutes les pièces de la maison, notamment celle où se trouvait Griffi qui avait rangé calmement l’émetteur dans une cache du plancher. Pierre Griffi méfiant trouva un autre hébergement mais, quelques jours après, l’ancien légionnaire Loersch, devenu artisan, fut arrêté à son domicile (une plaque commémorative y est apposée désormais).
Pascal Valentini est adjudant dans les FFI. Il garde chez lui les documents précieux sur la défense, les armements, et les effectifs de l’occupant jusqu’au départ des agents pour Alger par le sous-marin « Casabianca ». Après l’arrestation du Commandant Canavelli dit « Canon 635 » et la surveillance étroite dont il faisait l’objet par l’OVRA, Pascal Valentini, confiera à Antoine Grisoni le soin et le risque de récupérer tous les documents: fichier des patriotes, cartes d’état major des terrains de parachutage, plan d’attaque des points stratégiques de Corte et de la vallée du Tavignano.
Celui-ci communiquera par la suite toutes ces informations au responsable d’organisation d’arrondissement du Front National, Jean Poggi dit « Rusio » lorsque ce mouvement s’avérera le seul capable d’unifier la résistance sur l’ensemble de l’île après de nombreuses arrestations.
Pascal Valentini devient un « auxiliaire très précieux pour la libération de la Corse » (signé Vincent Auriol, Ministre de la Défense en 1951). Après de nombreuses luttes de résistance, le 23 septembre 1943, il est blessé lors du bombardement de Corte. Il est soigné par le docteur J-B Albertini pour des éclats de bombe sur la cuisse et une commotions cérébrale. Il sera opéré à l’hôpital militaire de Corte le lendemain (invalidité définitive à 65%).

Après la libération de la Corse, Il deviendra membre de la commission départementale des Anciens Combattants et Victimes de guerre (section des Combattants Volontaires de la Résistance). Son épouse, pour sa part, deviendra Présidente du Comité populaire des femmes. Il ouvrira une libraire renommée sur le cours Pascal Paoli de Corte.  Il décédera le 19 novembre 1973 à Paris dans le 12ème arrondissement à l’âge de 75 ans. Il était titulaire de la Croix de guerre avec palmes (05/07/51), Croix du Combattant volontaire de la Résistance, de la médaille de la Résistance (décret du 31/03/47), et de la médaille militaire (décret du 05/07/51).

Georges Preziosi (à partir des informations fournies par Mme Valentini-Reboul, la petit-fille  Pascal Valentini)

*Une société de droit privé qui exploitait la production et la distribution de l’énergie électrique en Balagne et dans le centre de la Corse avant la nationalisation décidée dans le cadre la loi du 8 avril 1946.

Liens : l’organisation de la Résistance en Corse (Paulin Colonna d’Istria)