Le vicaire Noël Carlotti, originaire de Pietroso, exerce son sacerdoce à Fondettes, près de Tours à la déclaration de guerre. Mobilisé en Algérie, après la signature de l’armistice il est démobilisé et rejoint la Touraine. Résistant de la première heure, il finit par être arrêté, puis déporté à Neuengamme. Il en réchappera.

Noël Carlotti est le fils de Jean-François Carlotti et de Venera Santa née Filippi. Dès l’âge de 10 ans, Il perd son père. Sa mère Venera ne survivra que 3 ans à la disparition de son époux.
La mort de ses parents lui fait connaître la malheureuse expérience de ce sentiment d’angoisse et de désespoir difficile en outre pour un enfant de constitution frêle. Il est obligé de partir en Eure et Loir chez son oncle paternel Dominique Carlotti, curé, auprès duquel il retrouve un peu de chaleur humaine. Ses cinq frères et sœurs sont pour leur part restés en Corse.
Progressivement le jeune homme se sent attiré par la religion. Son oncle a probablement contribué à sa foi et à sa vocation. Il devient séminariste à Versailles, puis Ajaccio, puis Tours avant d’être ordonné prêtre en juin 1925.Il exerce son sacerdoce en Touraine. Il est vicaire à Fondettes dans la périphérie de Tours. Il est bien implanté dans la vie sociale. Il y crée parallèlement la section de football de l’ASF.
Durant la guerre de 39-45, son existence prend l’allure d’une épopée. Il est mobilisé en Algérie en tant qu’aumônier puis démobilisé en 1940 après la débâcle. Il a pourtant la conviction qu’il doit poursuivre le combat. Il n’admet pas la soumission du régime de Vichy à l’Allemagne. Le prêtre exerce le ministère de la prière mais aussi celui de l’action.

Il s’engage dans la Résistance, tend la main aux prisonniers évadés, participe activement à la constitution d’un réseau d’évasion pour les aviateurs alliés dont les avions ont été abattus.
En 1942, il compte parmi les membres de la section Cohors-Asturies crée par Christian Pineau et Jean Cavaillès à l’initiative du B.C.R.A. La police allemande l’arrête en 1943 comme d’autres membres le seront, cette année là, dont Jean Cavaillès. Il est relâché faute de preuves. L’homme est sans concession pour contrer la barbarie nazie, et pour préserver ses neveux et nièces recueillis au décès de leur mère.
En mars 1944, la gestapo fait irruption dans la sacristie. Il est emprisonné à Tours, interrogé, torturé. Malgré cela il ne parle pas et sera déporté en Allemagne au camp de concentration de Neuengamme (en Allemagne au sud-est de Hambourg)
Dans le camp, Il compose une inoubliable fratrie avec ses compagnons d’infortune et de lutte qui le surnomme « Carlo »
A la fin de la guerre, rescapé, rapatrié en France, il sera curé à Esvres sur Indre. Outre son office, durant cette période, il travaillera sans relâche pour le souvenir sacrificiel de ses camarades pour enrichir la mémoire des générations futures. Il sera Président de la Fédération des amicales de réseaux de renseignement et d’évasion de la France Combattante.
Il s’éteint le 19 janvier 1966 à Tours et sera ensuite inhumé le 8 août de la même année dans son village natal de Pietroso.

Il était commandeur de la légion d’honneur et médaillé de la résistance.
Une rue porte son nom à Fondettes

Georges Preziosi. A partir d’un article d’Eliane Marchi (Corse-Matin)

Bibliographie : « Hommage au Chanoine Noël Carlotti » de Denise Cantore (réalisé par France Culture)