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Archives : éditoriaux 18èmes Rencontres-Cinéma-Histoire

23 mars 2019
Documentaires et fictions sont au programme de ces 18èmes Rencontres-Cinéma-Histoire pour nous aider à mieux connaître cette Seconde Guerre mondiale ; pour nous aider à comprendre. Comprendre ce passé pour « rendre intelligible notre présent même si le passé ne peut pas contenir tout le présent. »

 

Outre les films habituellement destinés aux scolaires – Le journal d’Anne Franck  et  La Vague ,il y aura programme de nos 18èmes Rencontres, cette année : la montée du fascisme dans l’Entre-deux-guerres en Italie – Le jardin des Finzi Contini ; les relations entre Hitler et Mussolini, – L’opéra des assassins ; l’occupation par l’armée italienne en Corse – Liberata ; les déboires lourds de drames pour l’armée italienne après qu’elle ait capitulé et qu’elle dut subir la vindicte de son ex-alliée allemande –Capitaine Corelli ; la vengeance aussi des Alliés vainqueurs à l’encontre de l’armée du IIIème Reich vaincue, particulièrement contre des jeunes soldats prisonniers  – Les oubliés ; oubliée aussi la Résistante – Sofia Jancu, la maîtresse de Gabriel Péri, fusillée par les nazis ; et enfin, – Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares –  qui raconte l’histoire du massacre de 20.000 juifs à Odessa par l’armée roumaine, et le déni encore aujourd’hui de ce crime par les Roumains.

L’idéologie nationale-socialiste fut largement répandue en Europe et dans le monde de l’Entre-deux-guerres. Mais comment le fascisme a-t-il pu séduire autant d’Italiens au point de porter Mussolini au pouvoir ? Ça ne rend que plus méritoire la résistance de ceux qui s’opposèrent à la dictature, contraints parfois de quitter leur pays. La Corse en accueillit de ces fuorusciti. Certains -27 hommes- de passage dans l’île pour rejoindre les Brigades Internationales en Espagne, d’autres pour y demeurer et qu’on retrouvera dans la Résistance insulaire ou enrôlés dans l’armée française. C’est précisément à la Résistance italienne et aux fuorusciti antifascistes, ceux de Corse particulièrement, à qui nous voulons rendre hommage cette année en invitant des représentants de l’Associazione Nazionale dei Partigiani d’Italia, Piero Cossu et Antonio Polo.

Mais ça ne saurait faire oublier la dureté de l’occupation italienne en Corse. Même étalonnée sur celle paroxystique des nazis, elle ne fut pas pour autant indolore : une cinquantaine de Résistants corses tués, un demi-millier de déportés.

Et la capitulation italienne acquise, quel fut le comportement des troupes italiennes ? dans son rapport avec la population des pays occupés et avec l’armée allemande qui n’a pas pardonné sa défection à son ex-allié et s’est vengé cruellement comme en Céphalonie. La Corse aussi a été un des théâtres de leurs affrontements meurtriers : plus de 600 morts italiens durant les combats libérateurs du 8 septembre au 4 octobre.  C’est trois fois plus que les morts  Résistants et soldats français réunis. Un constat largement ignoré. Souvent occulté ; jamais présidents, ministre ou représentants de l’Etat, présents lors des commémorations n’ont fait mention de leur contribution à la Libération de l’île. Déjà, en 1943, pendant les combats de la libération,  le commissaire aux affaires étrangères, René Massigli,  avait mis le général Giraud, dès le 17 septembre pour qu’il fasse « en sorte que Rome ne puisse pas un jour, faire état de l’aide apportée par l’armée italienne dans la reconquête d’un département français. L’occultation continue. Jusqu’à quand ?

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