Avec ses frères, Antoine François, dit François, et Aurèle, il s’engage dans les Brigades Internationales pour défendre la République espagnole. Son frère Aurèle mourra au combat. La république vaincue par Franco, Antoine François, dit François, rejoindra la Corse pour y devenir un des principaux animateurs du Parti Communiste clandestin et du Front National. Lui, François Antoine, dit Bébé, continuera sur le continent sa lutte contre l’occupant et le régime de Vichy à sa solde. Emprisonné, il parviendra à s’évader pour rejoindre la Résistance de l’Aveyron et la région dont il deviendra le « Commandant Marc ».

Fils d’instituteur, François-Antoine Vittori, dit Bébé, est né le 21 novembre 1910 à Poggio-Mezzana, en Haute Corse, dans une fratrie de 10 enfants parmi lesquels, Aurèle, Damien, Paul et Antoine François (dit François). François Antoine(dit Bébé) fait des études commerce-comptabilité à Bastia, adhère aux jeunesses communistes en 1927, puis part à Marseille où il militera activement. Il s’engage dans les Brigades Internationales en Espagne, (de 1936 à 1938) où il retrouvera deux de ses frères (Antoine-François et Aurèle, tué en 1937) et où il fera l’école des cadres.
En 1939, A la déclaration de guerre, il travaille à Toulon, à l’arsenal. Il est arrêté le 15 février 1940 pour activités communistes clandestines. Jugé en juin, il sera interné à Marseille, Nice, Toulon,  Digne puis Villefranche de Rouergue à la prison militaire. Il s’évade le 14 août 1943 et se réfugie à St Salvadou où il sait pouvoir prendre des contacts. Il rejoint la zone sud, où il multiplie les contacts, puis rejoint l’Aveyron, à la fin de l’année.

Le maquis d’OLS. Constitution et premières actions.

En janvier 1944, au cours d’une réunion qui regroupe divers Résistants locaux, se constitue ce qui deviendra le maquis d’OLS, sur les causses de Camboulan et qui portera le nom de « Dominique Vincetti », (ancien des Brigades Internationales d’Espagne, Résistant corse tué en 1943à Casta).
Ce même mois, dans une arrière salle du restaurant Matamala, à Villefranche, se réunirent François Vittori (« Louis »), Delcamp (« Greno »), le CTR Jean-Claude et le responsable local du PCF, Cantillac (« Nino »). Ils organisent l’attaque de la prison militaire de Villefranche. Celle-ci aura lieu dans la nuit du 15 au 16 février 1944.
Les recherches de François Vittori et du CTR Latour afin de trouver un emplacement pour le futur maquis s’orientent vite vers les causses au Nord de Villefranche dont la situation était favorable tant au point de vue géographique que stratégique. Les prises de contact ont alors commencé.
Fin février, arrivée des FTPF. L
es 8 gars du Maquis des Lacs (Surcouf, Attila, Garibaldi, Pereira, Grimal, Forcolin, Marcellin et Gonzalès), arrivèrent en gare de Capdenac et emmenés à travers bois par Marc sur le causse d’Ambeyrac.

Le maquis d’OLS de mars à mai 1944

Mars-Avril. Le maquis s’organisa, Marc et son adjoint « Attila » organisèrent le ravitaillement (fourni par les paysans dont Vernhet, Guibert, Marty), instruction militaire et civique, santé, information, sécurité, etc.
Les premiers coups de main (contre un dépôt allemand à Villefranche de Rouergue, « emprunts » d’effets militaires à l’hôpital militaire, siège de la gendarmerie et une usine à Decazeville pour emporter des uniformes.
Les sabotages des voies ferrées en mars et avril 1944, la première action eut lieu près de Séverac le château, puis le 27 avril occasionnant le déraillement d’une locomotive entre Naussac et Capdenac.
Mai.
 Développement de l’activité des maquisards avec l’ouverture de l’école des Cadres de Camboulan, au printemps 1944. Des chefs de maquis doivent y suivre des cours de  perfectionnement. Une garde de 10 maquisards du maquis Dominique Vincetti assurait la protection. On y apprend le combat de rue, la lecture de cartes d’EM et l’usage de la boussole Puis ils organisent une mission… La célébration du 1er Mai l’interruption du trafic du charbon à Decazeville avec la 4201°compagnie. L’école sera suspendue avec le débarquement en Normandie. Puis le maquis participa à l’attaque de Cajarc, avec les maquisards du Lot.
Situation à la veille du débarquement, le 6 juin.
 Le maquis comprend la 4201° compagnie, les groupes FTPF légaux de Capdenac, Villefranche de Rouergue, Decazeville, Aubin-Cransac, le maquis des guérilleros espagnols de Salvador, le maquis de la MOI(Maurice)

Juin, juillet 1944

Renforcement des effectifs par l’afflux de volontaires au maquis, l’évasion des détenus de la prison militaire de Villefranche de Rouergue qui rejoignent le maquis d’Ols et l’attaque de la prison de Gaillac.
Organisation des FTPF dans le Rouergue

Nouvelles structures du maquis Dominique Vincetti (4 détachements, un état-major et de nombreux services).
Le sous-secteur Rouergue, avec le maquis du bois de Couati, un maquis FTPF près de Montbazens, un maquis FTPF Guilbert dans les gorges du Viaur(évadés de la prison de Gaillac), les groupes  FTPF légaux de Montbazens, Capdenac, Villefranche.
Préparation de l’insurrection nationale. les actions se multiplient : sabotages des voies ferrées et attaque d’un petit détachement allemand qui gardait la station de transformateurs d’Aubin. Le 14 juillet 1944, la Résistance fait la démonstration de  sa force ; dans la Bassin Houiller de Decazeville et à Villefranche de Rouergue, se mêlent civils et soldats pour une cérémonie exceptionnelle.

Le premier bataillon F.T.P.F. de l’Aveyron

La libération du Tarn et de l’Aveyron
Le 20 juillet 1944 est créée le « Premier Bataillon FTPF de l’Aveyron » sous les ordres du « Commandant Marc » (François Vittori), devenant ainsi la « Force armée du Rouergue libre » qui durant un mois combattra pour la libération des territoires alentour : Gelles, Jouqueviel, Decazeville, Carmaux, Rodez, Castres, Albi.
Le Premier Bataillon de l’Aveyron édite un journal, sous la responsabilité de Louis Odru. Outre ses actions militaires, il organise et anime un service social et sanitaire placé sous la responsabilité du Dr Delpech et veille au maintien de l’ordre (Lutte contre le marché noir et traque des miliciens).
La campagne des Vosges
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Le Premier Bataillon est rassemblé à Rodez qu’il quitte les 6 et 7 septembre pour atteindre Dijon où, le 14 octobre, il est intégré au FFI, au sein de la Première armée française. Il participe à la campagne des Vosges : campagne de la forêt des Grisards jusqu’à la prise du col du Bramont, les 3 et 4 décembre. A Oderen, à 10 km environ au sud de Gérardmer, le Premier Bataillon est intégré au 151ème RI. Il sera l’un des deux régiments de première armée à franchir le Rhin de vive force, le 31 mars. Entre temps, son frère Paul l’a rejoint.

François Vittori, « Le Commandant Marc » a été fait Chevalier de la Légion d’honneur (citation à l’ordre de l’armée), croix de guerre, avec étoile vermeil (citation à l’ordre de l’armée), Croix de guerre, avec étoile de bronze (citation à l’ordre de la brigade), médaille de la Résistance.

Marie-josé Augey