Né le 2 août 1887 à San Gavino di Carbini, c’est militaire de carrière. Cele-ci commence en 1905 au 30ème bataillon des Chasseurs alpins. Sergent en 1908, il fait la campagne du Maroc de 1912 à 1914 et obtient ses premières décorations. Pendant la Première Guerre mondiale, blessé deux fois, dans les Vosges puis en Alsace, il participe encore aux combats de la Somme en octobre 1916. Blessé à nouveau, il perd l’usage d’un œil. Il accède au grade d’adjudant en 1945, puis de sous-lieutenant en 1916. Il reçoit la Légion d’honneur en décembre 1916. Après la guerre, sa carrière se poursuit : capitaine en 1926, chef de bataillon en 1928. Admis la même année à la retraite.

Il se porte cependant volontaire quand la Seconde guerre éclate. Il a alors 52 ans. Il est marié et père de trois enfants. Son refus de la capitulation de 1940 est l’origine directe de son action de résistant. Le 11 juillet 1940, alors que le Maréchal Pétain reçoit les pleins pouvoirs, ce soldat discipliné devient un rebelle. Il rédige un appel aux Corses refusé par les imprimeurs mais qu’il réussit à faire imprimer grâce à Mme De Susini. Quelques milliers d’exemplaires seront distribués en Corse, sur le continent et en A.F.N. : « La Corse n’est pas à vendre (…) la Corse n’est pas à donner… »
De retour à San Gavino, il organise avec quelques amis un des premiers groupes de Résistance : « La Légion Corse ». Patriote mais anticommuniste,  il refuse de collaborer avec le Front national, à plus forte raison de s’y intégrer, même durant les combats libérateurs. Sous l’occupation italienne, il est contraint à la clandestinité. Sa famille subit les vexations de l’occupant : perquisitions, fouilles des tombes familiales arrestation de son épouse, interrogée et molestée jusqu’à l’intervention du sous-préfet de Sartène. Son berger, Jean Finidori est torturé et meurt. Le commandant Pietri adresse alors, en mai 1943, une lettre au Général Magli pour protester contre les agissements de ses troupes. Son petit groupe se renforce, recueille des renseignements et agit contre les carabinieri et les délateurs dans la région de San Gavino et Porto-Vecchio, sans pour autant accepter la fusion avec le Front national avec lequel il est en désaccord à la fois tactique et politique. Ainsi isolé, il ne reçoit aucune aide en armes, vivres ou argent. Le 9 septembre 1943, date du soulèvement des patriotes corses, il regagne son domicile mais avec son groupe, il libérera Quenza et participera à des engagements dans le Sartenais, comme le 11 septembre à l’Ospédale.
Lieutenant-colonel F.F.I. (Forces Françaises de l’Intérieur), à la Libération, il est présent aux cérémonies qui marquent le voyage en Corse du Général de Gaulle en octobre 1943.

Décorations
  • Croix de Guerre
  • Grand Officier de la Légion d’Honneur

Liens : Le commandant Pietri. Une figure controversée (Etude de Hubert Lanziani)