Il est issu d’une famille modeste. Fait une carrière militaire en France et à l’étranger. Prisonnier des Allemands en 1940, il parvient à s’évader. Rejoint la Corse. L’île occupée par les Italiens, il entre en Résistance (et en clandestinité). Au déclenchement de l’insurrection, il est chargé de contenir les Allemands cantonnés à la Parata (Sanguinaires).

Son père, Benoît,  est un marin au long cours. Sa mère, Lucrèce, née Ansidéi est « femme au foyer ». Après une courte scolarité, il obtient son certificat d’études. Il s’engage à 18 ans, le 21 septembre 1923, à Mailly-le-Camp (Aube). Du 46ème R.I., son régiment d’incorporation, il passe au 9ème R.T.A. (Régiment des Tirailleurs Algériens). En 1925, il part au Levant (Syrie, Liban) pour renforcer l’armée française qui combat une révolte druze. La rébellion vaincue, il est affecté en Algérie le 17 juillet 1927. Il y restera jusqu’en mai 1930. Entre-temps il a épousé Louise d’Orazio, une ajaccienne elle aussi, et il a été promu sergent-chef. En 1937, il obtient  le grade d’adjudant.

Le 14 mai 1938, il est affecté au 173ème R.I. Quand commence l’offensive allemande en France, en mai 1940, il est envoyé au front. Il est blessé le 18 juin 1940, fait prisonnier mais parvient à s’évader moins de  trois semaines plus tard, le 6 juillet, avec le concours de religieuses. Il rejoint Ajaccio et c’est donc en Corse que le surprend le débarquement des troupes italienne dans l’île, le 11 novembre 1942. Comme nombre de militaires qui n’ont jamais accepté la défaite, il ne peut pas prendre le risque de rester à Ajaccio où désormais l’occupant aurait vite fait de l’incarcérer. Il se réfugie donc à Taglio Isolaccio, en Castagniccia où commence sa Résistance.

Il se trouve à Ajaccio à l’annonce de la capitulation italienne, le soir du 8 septembre 1943. Le lendemain,  devant les grilles de la préfecture,  Maurice Choury, au nom du Conseil départemental du Front National, lance l’ordre d’insurrection. Il appelle les Corses « partout et sans délai à engager le combat contre les Allemands […] ». Il n’y a pas de troupes allemandes en ville mais il y en a stationnées à La Parata, près de Sanguinaires. Le 10 septembre, elles vont tenter de fuir par la ville qui offre le seul passage routier pour leurs véhicules. Les Allemands se heurtent à un barrage dressé à l’entrée de la ville par les patriotes commandés par François Petreto, aidés par les hommes du capitaine italien Ronca contraints de mettre à sa disposition deux chars et son artillerie avec les servants. Les Allemands rebroussent chemin et devront donc être exfiltrés par voie maritime.

Le commandant François Pietri, qui a toujours contesté le leadership du F.N. en Corse a quitté l’Alta Rocca où les combats font rage et où il a constitué un groupe de patriotes. Il se rend à Ajaccio ce 10 septembre ; plus précisément il veut se rendre à La Parata pour y affronter un détachement de quelque deux cents Allemands. Il a fait le récit de sa rencontre avec le groupe de François Petreto.

« … nous filons sur La Parata. Au-delà du cimetière d’Ajaccio, postés, un groupe d’hommes sérieux, commandés par l’adjudant-chef Petreto et Bizzari, maréchal des logis d’artillerie. Je leur demande s’ils acceptent de prendre part au coup  de main. Le chef répond affirmativement : ‘Nous sommes là pour vous aider’, me dit-il. Je donne alors les ordres. J’avais le sentiment que tout était au point et que l’affaire se présentait bien. Mais avant de s’engager à fond, Petreto va demander des instructions aux chefs du F.N. auquel il appartenait et qui étaient plus soucieux d’occuper sans danger la préfecture et les mairies que de se battre. Aussi refusa-t-on à Petreto l’autorisation de se battre, sous prétexte que les Allemands pouvaient exercer des représailles sur les Ajacciens.[…] Que pouvais-je faire ? Cavalier seul, je n’avais pas assez d’hommes et j’ignorais quel était l’armement de l’ennemi. Il me fallu renoncer, la mort dans l’âme. »

Il semble que ce refus du F.N. ait été dicté par la crainte d’un rapport de force qui tourne au désastre pour les patriotes. En effet, une dizaine des hommes du Commandant Pietri armés de mitraillettes (selon le témoignage de M. François Petreto, le fils du Résistant), même augmenté des hommes de l’adjudant Petreto et de quelques Italiens peu enthousiastes auraient-ils pu vaincre quelques deux-cents soldats (Toujours selon François Petreto fils) du IIIème Reich dont on ne connait pas au juste l’armement (dixit Pietri) mais vraisemblablement lourdement armés ? Le seul objectif de la Résistance – et c’était les ordres venus d’Alger : tenir la ville, son port et son aéroport d’Ajaccio en vue de débarquements de troupes françaises imminents.

Après guerre, l’adjudant François Petreto, continuera un temps sa carrière militaire puis l’achèvera dans la douane, à Montbéliard et Toulon. Il décède à Toulon le 24 mai 1985.

 A.P.. Documents et témoignage recueillis auprès  de M. François Pietri, le fils de l’adjudant François Pietri.