Le capitaine Paul-André PAOLETTI est né le 6 janvier 1921 à Pila-Canale, petit village situé à 35 km d’Ajaccio. Son père, Vincent, dont la famille est originaire de Tasso, ancien combattant de la guerre 14-18 ans est artisan menuisier et sa mère Fifine (née Bozzi Marie-Joséphine), femme au foyer. Paul-André, aîné des garçons, est le second d’une famille qui comptera sept enfants. Il a 6 ans quand un jour, en sortant de l’école, il aperçoit dans le ciel un engin inconnu, un avion «c’est une auto qui vole» lui explique-t-on, «quand je serai grand, je serai chauffeur d’avion ! ».

Cette décision ne quittera plus jamais son esprit. A l’âge de 10 ans il part avec sa famille pour Tunis. Il consacre toute son énergie à poursuivre ses études. Toujours dans le même but : devenir aviateur. A cette époque, les études secondaires sont payantes, il réussit sans difficultés son concours d’élève boursier ce qui lui permet d’entrer au «célèbre» Lycée Carnot. Parallèlement, avec son club de football, il est champion junior de Tunisie en 1939. La même année, qui est aussi celle du baccalauréat, il présente et réussit le concours d’entrée à l’école d’aviation d’Istres.

Pendant la guerre

Malheureusement la déclaration de guerre du 3 septembre 1939 l’empêche de regagner Istres. Enrôlé dans la Garde Territoriale, il a tout juste 19 ans lorsqu’il est amené, avec ses camarades, à déloger et arrêter des responsables de mouvements fascistes italiens, qui se réunissent régulièrement dans un local dénommé «Dopo lavor» dans le quartier du Bardo à Tunis. L’armistice de juin 1940 semble mettre définitivement un terme à ses projets, mais la Tunisie, comme toute l’Afrique du Nord, n’est pas occupée. Toujours fidèle à son objectif, il souscrit le 12 juin 1941 un engagement dans l’armée de l’Air. Après une période d’instruction au centre de Zagouan, il est affecté à la base aérienne d’El Aouina. Le 8 novembre 1942 les troupes américaines débarquent en Algérie. Les Allemands occupent alors toute la France et arrivent en Tunisie. Le 15 novembre, Paul-André, avec son chef et les soldats de l’unité à laquelle il appartient, franchit la frontière et rejoint en Algérie les forces françaises et alliées, son espoir et sa détermination sont intactes. Après de courts séjours à Blida, Laghouat et Baraki (près d’Alger) il arrive, en avril 1943, au Centre de Formation du Personnel Navigant en Amérique (C.F.P.N.A.) de Casablanca (Maroc) où avec un entraînement très poussé et une sélection rigoureuse, les conditions de vie des soldats français sont difficiles. Logés dans des baraquements en bois quasi insalubres datant de la première guerre, la vie militaire y est organisée «à l’ancienne» : tenue de campagne à minuit, marche de 30 kilomètres avec paquetage complet, corvées diverses, rien n’est épargné aux candidats au départ. Il embarque enfin, pour les Etats-Unis le 16 juillet 1943 à bord du «Empress of Scotland» et arrive à New port news (Virginie) le 25 juillet 1943. Il commence alors sa formation de pilote sur P.T. 17 Stearman à Tuscaloosa (Alabama) puis sur Vultee B.T. 13 à Montgomery (Alabama) et sur Beachcraft A.T. 10 à Albany (Géorgie).Il reçoit son brevet de pilote le 8 février 1944 (n° 124/USA)Après une période de perfectionnement sur bombardier Marauder B 26 à Dodge-City (Kansas) il repart pour l’Afrique du Nord le 2 juillet 1944. Arrivé à Oran le 20 juillet 1944 il est dirigé sur Alger où il est aussitôt affecté au groupe de bombardement moyen 1/19 Gascogne de la 31ème escadre qu’il rejoint à Villacidro (Sardaigne) le 8 août 1944. A partir de cette base puis successivement de celles d’Istres, Lyon-Bron et St Dizier il effectue jusqu’à la victoire finale, 39 missions ou sorties de guerre sur des objectifs divers : en France (notamment pour la préparation du débarquement de Provence), puis en Italie et en Allemagne. L’Armistice est signé le 8 mai 1945. Avec l’ensemble des Forces Aériennes Françaises Paul-André Paoletti participe le 9 mai 1945 au défilé de la Victoire sur Paris. Pour cette période de sa carrière il reçoit deux citations dont une à l’ordre de l’Armée avec attribution de la Croix de guerre 1939-1945 avec Palme et Etoile d’Argent .Puis les récompenses ou distinctions suivantes : -Médaille militaire-Médaille commémorative 39-45 avec barrettes Italie – Libération – Allemagne-Attribution de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre 39-45 à titre individuel et définitif Distinguished Unit Citation (Etats-Unis) A la fin de la guerre, il renouvelle son engagement dans l’armée de l’Air. Après une période d’occupation en Allemagne, à Mengen, il est affecté au centre de convoyage de Châteauroux puis au groupe de transport de Thiès (Sénégal). Il participe par la suite aux opérations d’Indochine et d’Algérie et finit sa carrière à l’Escadron de recherches et de sauvetages (E.A.R.S.) basé à Toulouse-Francazal. Les opérations en Algérie au groupe 3/62 Sahara sur Noratlas lui valent quatre nouvelles citations comportant l’attribution de la croix de la valeur militaire avec trois étoiles d’argent et une de bronze. Dans l’Ordre National de la Légion d‘honneur il est nommé Chevalier en 1963 et Officier en 1988. En 1967, atteint par la limite d’âge du personnel navigant, le capitaine Paoletti quitte l’Armée de l’Air puis revient vivre et travailler en Corse. Il s’éteint à Ajaccio, le 14 septembre 2001 dans sa 80ème année. Il est inhumé à Pila-Canale.

Biographie rédigée par sa compagne Jacqueline Ceccaldi