Cet ancien militaire de 39 ans est rappelé en 1940. Mais après la défaire il est démobilisé et rejoint la Corse 1940. Il adhère au Front National dès le débarquement des italiens dans l’île.Il est un des organisateur de la Résistance de l’Alta Rocca.Le lieutenant Cucchi donnera la pleine mesure de ses talents militaire lors des combats de la Libération.

François Cucchi * est le fils ainé d’une famille paysanne de 11 enfants. A 20 ans, il part faire son service militaire au 5ème Régiment de D.C.A. (défense anti-aérienne), où il gravit rapidement les échelons.
Il est admis à l’école de sous-officier de Fontainebleau. En qualité de maréchal des logis, il est affecté au 310ème Régiment d’artillerie coloniale portée RAP, puis à Saïgon au 15ème Régiment d’artillerie coloniale portée. Avec le grade de maréchal des logis-chef (mécanicien), il est affecté en 1928 au Groupement automobile indochinois. Entre temps, en 1926, il épouse  Pauline Sereni dont il aura quatre enfants.
Il poursuit sa carrière militaire au Maroc qu’il rejoint en 1930 avec le grade d’adjudant. Il est affecté au 2ème Régiment d’artillerie coloniale qui participe à la 3ème guerre du Maroc. Il participe aux combats de Tazigzaout et Tamda qui lui vaudront de la Croix de guerre avec palmes.
En 1936, à 37 ans, il fait valoir ses droits à la retraite. Au déclenchement  de la Seconde Guerre mondiale, il est rappelé au sein de l’armée d’active, précisément au sein de la première section de transport auto-sanitaire d’Ajaccio Sartène.

Après la défaire de juin 1940 il est démobilisé. Dès la fin 1942, aussitôt après le débarquement des troupes italiennes en Corse, il rejoint le Front national pour de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. En qualité d’officier, il assume sur la région de Carbini la responsabilité d’encadrer et former les jeunes Résistants au maniement des armes. Il constitue un groupe de 71 hommes (1) qui participent à la réception de parachutages et au renseignement.
Dénoncé, en avril 1943, il entre en clandestinité. En juillet 1943, il participe avec toute sa famille de Radicci au ravitaillement de deux commandos entre le tunnel d’Usciolu et la col de Bacinu. Sur ce terrain qu’il connait bien, son rôle sera déterminant pour la mise en place de verrous capables de s’opposer à la circulation de l’ennemi.

Le 9 septembre, après l’annonce de la capitulation de l’armée italienne, il coordonne les efforts des partisans de Carbini avec ceux de Pantano et Tirolo afin de  harceler les convois allemands. Il est chargé de négocier leur capitulation. Le 12, il  revêt son uniforme militaire pour rencontrer les émissaires allemands dont il obtient la reddition le lendemain (2). Ses compétences militaires reconnues, il est appelé par le Front National au Comité d’arrondissement pour la défense de Sartène (3). « Le 18, à la pointe du jour, le lieutenant Cucchi, responsable militaire de Sartène et le lieutenant Wilmot-Roussel, à la tête de deux groupes de la 3ème section du bataillon d echoc, quittent Sartène, inspectent les positions de la 85ème compagnie d’artillerie de montagne italienne à Roccapina et atteignent Pianotoli. Cucchi et le patriote Quilichini, poussent une reconnaissance en direction de Bonifacio. » (4) Le sud de l’île évacué par les Allemands, il est chargé de la coordination avec l’armée régulière pour la défense de la tête de pont à Ajaccio.

Le 27 septembre 1943,il est à nouveau réintégré dans l’armée d’active. il est nommé adjoint au capitaine commandant le dépôt de matériel de Sartène. Le 3 janvier 1944, sur décision du général Giraud, il est élevé au grade de Chevalier de la légion d’honneur « pour sa conduite brillante et pour la part active prise » pour la libération de la Corse. Le 25 mars 1944, François Cucchi passe du grade de lieutenant de réserve à celui de lieutenant. En 1945, il fait valoir ses droits à la retraite. il est fait chevalier de la Légion d’Honneur.

A. Poletti

Biographie rédigée à partir de renseignements et documents fournis par la famille Cucchi

* A ne pas confondre avec François Cucchi de Levie tué le 13.09 à Levie. (Hélène Chaubin. « La Corse à l’épreuve de la guerre ». Ed. Vendémiaire. 2012. p. 263. Source : direction de l’état-civil et des recherches, Paris.

(1) M. Choury. « Tous bandits d’honneur ». Ed. Piazzola 2011.
(2) Ibid. pp 150, 151
(3) Ibid. p.154
(4) Ibid. p 159