Son père est originaire d’ Olmeta di Tuda et sa mère d’Italie mais lui s’installe à Calvi où il fonde un foyer. Recruté par les frères Spinosi, il entre au Front National de la région de Calvi. Arrêté en février 1943, emprisonné à Bastia, puis relégué à Prunelli di Fium’orbu, il est déporté en Italie puis à Innsbrück en Autriche. Il sera libéré par les Américains en 1945.

Jean-Charles CAMPOCASSO est l’ainé d’une fratrie de sept enfants. En 1930, il s’expatrie pour s’installer, d’abord à Bastia où il crée un commerce de matériel d’électricité et de plomberie, puis à Calvi où il exerce le métier d’artisan plombier électricien. C’est là qu’il rencontre Marianne d’Angeli qu’il épousera et dont il aura trois enfants. Au débarquement des troupes italiennes, il entre en Résistance (Front National et Pearl Harbour) aux côtés des frères Spinosi (Dominique et Roch) qui sont de proches amis. Ses activités n’échappent pas à la vigilance des collaborateurs qui le dénoncent à l’occupant italien, présent dans la région de Calvi ; quelques  cinq cents soldats, parmi lesquels des « Chemises noires », dont 200 environ sont cantonnés  à la caserne Sampiero de la citadelle de Calvi.

Il est arrêté le 17 février 1943*, emprisonné à la caserne Marbeuf**, à Bastia où il séjourne du 17 au 25 avril. De la, il est envoyé à Prunelli di Fiumorbu qu’il quittera le 16 juin, date à laquelle il est transféré dans une prison à Bologne. Il s’en évade (il trouvera même refuge au Vatican) mais sera repris et transféré à Innsbrück, en Allemagne dont il sortira libre en avril 1945, à l’arrivée des Américains. Il en sort vivant mais borgne suite à coup de crosse asséné par un de ses gardiens. Libéré, Jean-Charles Campocasso retourne à Calvi et reprend son activité professionnelle de plombier électricien puis de restaurateur. Il meurt à Bastia en 1990.

Informations et documents recueillis par Pascale Varennes-Spinosi. 4 janvier 2014

* Parmi les personnes arrêtées : Noël Rossi, Nicolas Rossi, Michel Lucchetti, Paul Andréani, Chrysostome Orsini, Alexandre Puccinelli, le vicaire Cunéo, M. Bariani directeur d’école, Roch Ambrosini, Pascal Casanova, François Luciani, Henri Leoni, Dominique Susini, Mathieu Mattei et le médecin colonel Joseph Crudelli (exécuté en prison, à Marbeuf, en août 1943).

** Ils sont 165 comme lui, détenus dans cette caserne (Lucie Molina Cancellieri. « L’insoumis, Charles Cancellieri ». Ed. Lacour. 1998)