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Pages d'histoire Les activités de la Résistance

29 novembre 2019

avant l’insurrection

Caractéristiques de la Résistance en Corse

Bien des caractères de la période de guerre s’expliquent par l’isolement géographique de la Corse, sa topographie, sa position stratégique mais aussi par ses spécificités sociologiques et culturelles.
L’originalité de la période antérieure à la Libération tient d’abord à sa durée, plus brève que dans le reste du pays, car l’insurrection libératrice, lancée en septembre 1943 est achevée en octobre. Mais d’autres caractères sont remarquables. Le premier est que l’unification de la Résistance insulaire, que l’on peut dire acquise entre avril et juin 1943, s’y est faite autour du Front national et que cette organisation a pris la responsabilité du soulèvement sans attendre un débarquement allié.

Organisation et recrutement

Dans la Corse géographiquement isolée, les liens avec les mouvements de la métropole ont été plus difficiles à établir qu’ailleurs. Mais la solidarité a été forte et a même abouti à l’unité de la Résistance en 1943.
L’année 1940 est caractérisée par l’initiative individuelle : tentatives d’officiers de carrière pour former localement des groupes de patriotes qui refusent la défaite. La plus notable est celle du commandant Pietri qui appelle à la formation d’une légion corse résistante.
En 1941, ce sont les premiers jalons posés. Les uns par Fred Scamaroni (…), les autres par le Front national. C’est l’année de naissance de Combat où l’on retrouve les animateurs du comité antifasciste d’avant-guerre. Dans la période qui précède l’Occupation, Front national et Combat, encore dépourvus de moyens recrutent peu. La Résistance s’enrichit du groupe Franc-Tireur en septembre 1942.
Le succès du débarquement allié en Afrique du Nord, suivi de l’occupation de la zone libre, déclenche une poussée de la Résistance dans son recrutement, dans ses moyens aussi, grâce aux missions qui lui assurent dans un premier temps des liaisons radio avec Londres et Alger, puis, surtout pendant l’été de 1943, la livraison d’armes par voies aérienne ou maritime (…)

Propagande et journaux

La propagande a été partout l’une des premières activités de la Résistance, et l’une des plus utiles dans un contexte de désinformation ou de mensonge. La censure de Vichy, puis celle de l’occupant, ont détruit la liberté de la presse écrite et de la radio.

Albert STEFANINI sur la presse clandestine

On ne projetait que des actualités favorables aux vues de Vichy et des forces de l’Axe. Lutter pour que l’opinion publique ne soit pas entièrement conditionnée et que les évènements internationaux ne soient pas continuellement déformés a été une nécessité dès 1940. En Corse, des réseaux s’y sont employés, des agents de liaison ont transporté les publications clandestines des mouvements de Résistance. La Corse dans son isolement, n’a eu qu’un accès très limité à la presse résistante nationale. Aussi, les initiatives locales y ont-elles pris une importance exceptionnelle.

Le renseignement

Le renseignement est une activité majeure impulsée par les missions. Bien avant l’occupation, en 1941, des contacts sont pris par les Services de Marseille et de Nice. Mais, c’est la présence des Alliés en Afrique du Nord qui permet l’envoi de missions et la constitution de réseaux de renseignement disposant de moyens de liaison radio. Les missions françaises sont construites soit à Alger avec l’appui des services américains de l’OSS, soit à Londres en coopération avec le SOE britannique. Le renseignement est la priorité des premières missions, arrivées à partir de décembre 1942 : celle de Roger de Saule qui dirige Pearl Harbour, comme celle de Fred Scamaroni (Voir Gén. Ami N° 15) qui est le chef de mission gaulliste de Sea Urchin. Les agents sont soit parachutés, soit le plus souvent, transportés par sous-marin, dont le français Casabianca du commandant L’Herminier.

Hélène Chaubin dans le CD rom « La Résistance en Corse. Ed A.E.R.I.

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