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Pages d'histoire La Résistance au printemps 1943

29 novembre 2019

Les prémices de la guérilla

Depuis quelques mois, les prémices de la guérilla sont apparues. Un officier de carabiniers, le capitaine Romano, a été abattu en janvier à Zicavo. Quelques fascistes ont été tués au combat ou exécutés aux environs de Vescovato et dans la région de Campile.

Chant du FFI de Gourges

En avril, l’ennemi marque un point avec l’arrestation des radios Vernuge [Guy Verstraete] et Andrei, [Plus précisément des membres de la mission Frederick]mais vers la fin du mois les coups de feu annonçant l’entrée en campagne de « Ribello » (NDLR : Dominique Lucchini) ont dans l’île un profond retentissement. Armé d’un fusil de chasse, sur la route d’Aullène à Scopamèna, Ribeddu abat deux carabiniers. Le 24, un autre carabinier est tué près de Roccapina en représailles de l’assassinat du patriote Jean Finidori, de Pianotoli. Finidori est mort à Monaccia à la suite d’une purge administrée par les carabiniers pour le punir d’avoir sonné les cloches à la nouvelle de la libération de Tunis.

1er mai 1943 « journée d’union dans la lutte armée pour la libération »

…répondant à l’appel de la Région communiste (…), un groupe de combat du Front patriotique des jeunes, dirigé par Pierre Andrei, attaque à la grenade le poste de commandement de la marine italienne, en pleine ville de Bastia. La première grenade lancée contre une fenêtre, arrêtée par le grillage, retombe sur le sol. Avant qu’elle éclate, Andrei la ramasse et la fait glisser sous le grillage. Elle explose aussitôt à l’intérieur du local, causant des pertes et l’affolement chez l’ennemi. Cette action armée montre à tous les patriotes les possibilités d’attaque de l’occupant au cœur même de la ville où il est implanté solidement avec des milliers de soldats. Les jeunes patriotes ont pu se retirer sans essuyer de pertes. Le Préfet Balley appelle aussitôt la population « à lutter contre de tels actes ».

30 mai 1943 : 2 000 patriotes dans la rue pour les obsèques de Louis Frediani

Le 29 mai 1943, le cheminot ajaccien Louis Frediani se rend à son travail avant l’aube, muni d’un laissez-passer réglementaire. Il est abattu sans sommation par une sentinelle. Comme tous les cheminots, c’est un adhérent du Front national. Dans la journée même, soixante-dix tracts diffusés par les soins de joseph Pancrazi, Paul Canavagio et Paul Bungelmi (voir Gén. Amis N° 6) dénoncent le crime et appellent la population à participer aux obsèques. Accompagné par Joseph Pancrazi, Jean Nicoli se rend au domicile de la veuve, lui présente les condoléances de la Résistance et lui remet un secours d’urgence. Le lendemain, plus de deux mille personnes se forment en cortège à La Barrière (NDLR : un quartier d’Ajaccio) autour de Jean Nicoli et des dirigeants du F.N. d’Ajaccio et accompagnent la dépouille mortelle de FREDIANI jusqu’à la gare, d’où le corps doit être acheminé vers le village natal. En tête deux patriotes portent une énorme couronne que Paul Bungelmi a fait confectionner. Sur le ruban tricolore on lit, en lettres d’or : « Le Front national à son regretté camarade ». Stupéfié par l’ampleur de cette manifestation, l’occupant, qui encadre le cortège à distance respectueuse, n’ose pas intervenir.

(Extraits du livre Tous bandits d’honneur de Maurice Choury pp. 66 et suivantes. Ed. Sociales 1973)

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