Chargement...

 

Pages d'histoire La libération de la Corse

29 novembre 2019

La période ouverte par la décision d’insurrection, prise dès l’annonce de l’armistice italien de septembre 1943 s’étend jusqu’à la complète libération de la Corse, le 4 octobre 1943. .
Pendant les huit premiers jours, les patriotes corses, sous la direction presque exclusive du Front national, obtiennent le concours d’une partie des forces italiennes contre les Allemands et les Chemises noires. Des renforts arrivent ensuite d’Alger par Ajaccio, devenu une indispensable tête de pont pour les Forces françaises libres : c’est l’ opération Vésuve. Les Allemands luttent pour garder le contrôle de la côte orientale, de ses aéroports et du port principal, Bastia. Quand leur retraite s’achève, l’île, coupée de la France continentale, échappe à la tutelle de Vichy. Elle passe sous le contrôle du Comité français de la libération nationale et les décisions qui la concernent paraissent au Journal Officiel d’Alger. Première région métropolitaine ralliée à la France libre, elle devient aussitôt, et pour dix mois, une base stratégique de premier ordre que les forces alliées peuvent utiliser pour leurs actions en Italie et en Provence.

Les combats libérateurs

Du 9 au 13 septembre 1943, les patriotes insurgés se livrent à des actions de guérilla contre des dépôts allemands d’armes, de carburant, de munitions (à Champlan, à Quenza). La 90e Panzer commence à débarquer en Corse, venant de Sardaigne par Bonifacio. Elle a besoin de contrôler le port de Bastia pour son passage en Italie : d’où un affrontement entre militaires italiens et Allemands. Le 13, les Allemands sont maîtres de la ville. A cette date, arrivent par Ajaccio les premiers secours d’Alger : opération Vésuve. Une partie des forces italiennes soutient l’effort de libération. Le 17, après l’installation de la tête de pont d’Ajaccio, les Français font mouvement vers le Sartenais et les principaux cols de la dorsale corse. Dans les trois jours précédents, les patriotes appuyés par des éléments italiens ont contenu les Allemands dans leur tentative de progression de Bonifacio à Sartène par Levie : la bataille de Levie a donc permis de conserver Ajaccio.

 

LIENS : Von Senger und Etterlin : l’évacuation des troupes allemandes

Entretien avec le Colonel de Peretti
« Militaires italiens à Levie »

Le Bataillon de choc est le premier à rejoindre les résistants qui, désormais, guident les chocs et les accompagnent dans leurs actions. Ils participent au harcèlement des colonnes allemandes sur l’est de la Corse. Considérés par les Allemands comme des terroristes, ils sont fusillés s’ils sont pris les armes à la main. Ils assistent aussi les autres forces françaises, particulièrement dans la bataille de Bastia qui dure du 28 septembre jusqu’au 4 octobre.

Les combats libérateurs

Coopération avec les alliés

En 1943, les Alliés, engagés dans la campagne d’Italie, affirment ne pas pouvoir distraire de forces pour libérer la Corse. Cependant, le 15 juin, à Alger, le général Giraud obtient l’accord du général Eisenhower pour la préparation d’une opération entièrement française. La mission est confiée au général Juin. Le général De Gaulle n’est pas informé. Pour que la Résistance corse ait les moyens de soutenir un futur débarquement, les services britanniques fournissent 10 000 mitraillettes qu’il faudra faire parvenir aux Corses par parachutages ou sous-marins. Le 26 juillet 1943, l’arrestation de Mussolini change la donne politique. Ce n’est cependant que le 3 septembre que le maréchal Badoglio signe en secret l’armistice de Cassibile et le 8, que le texte est rendu public. L’insurrection décidée par le Front national corse éclate aussitôt. Le général Magli, sollicité par Colonna d’Istria (Voir Gén. Ami N° 7), déclare se rallier à la cause de la Résistance. A Alger, on désigne l’opération de secours par le nom de code Vésuve. C’est le général Henry Martin qui est chargé de son exécution. Les premières unités, toutes françaises, arrivent à Ajaccio le 13 septembre, et rejoignent à partir du 17 les Corses qui combattent les Allemands depuis le 10. Le commandement négocie avec le général Magli qui met à la disposition des Français des moyens en artillerie et transports. Un commando américain de 400 hommes rejoint les forces françaises. Les Etats-Unis ont fourni des équipements et un appui limité de l’aviation tactique sur la côte orientale par laquelle transitent les troupes allemandes. A la fin de septembre, Bastia est le principal objectif. La ville encore tenue par les Allemands est attaquée sous trois angles avec le 1er RTM, les goumiers, le Bataillon de choc, des éléments italiens de la division Frioul, et le soutien des patriotes. C’est le 2ème Bataillon du 1er RTM (commandé par le colonel De Butler), qui entre le premier à Bastia au matin du 4 octobre. La Corse libérée devient une plate-forme stratégique pour les forces alliées.

Hélène Chaubin dans le CD rom « La résistance en Corse ». Ed. A.E.R.I

Copyright ANACR 2A 2020   |   Administration