Originaire de Poggio di Nazza, il est né à Ghisonaccia. Engagé en 1930 à l’âge de 20 ans, au 9ème régiment des zouaves, il était devenu un militaire expérimenté à l’entré en guerre de la France en juin 1940. Il s’était battu sur le front contre les allemands au canal de l’Ailette. Il fut un des seuls rescapés à éviter l’encerclement et effectuer le repli sur l’Aisne et le Centre. Son régiment fut tranféré en Algérie.

Il devient le secrétaire du Colonel Jousse, un des principaux artisans militaires de l’opération d’aide au débarquement des Alliés en AFN, l’opération Torch du 8 novembre 42. Par son intermédiaire, il se porte volontaire pour effectuer une mission secrète de coordination des réseaux de résistance en vue d’un débarquement en Corse, la mission «Pearl Harbour».

A El biar, dans le bureau du Colonel Ronin, chef des services spéciaux, il retrouve son cousin germain Pierre Griffi, radio dans le civil, résistant et ancien des Brigades Internationales, fait la connaissance de Laurent Préziosi, résistant, enseignant et militant socialiste, de celui qui deviendra leur chef de mission, Roger de Saule, professionnel de l’espionnage, et du commandant du sous-marin Casabianca, Jean L’Herminier.

Ils arrivent clandestinemment avec le sous-marin Casabianca dans la nuit  du 14 décembre à 1 h du matin dans la baie de Topiti au nord de Cargèse. De là commencera leur périple à travers toute l’île pour rencontrer les personnes responsables de réseaux locaux susceptibles de donner leur accord pour l’organisation d’un débarquement militaire français sans avoir pour cela à se soumettre à une autorité politique. Ils rencontrent les premiers responsables par pieve à Piana, Corte, Bastia, Ajaccio, Calvi, St Florent, Sartène. Ils participent le 6 février 1943 à la 1ère importante livraison d’armes par le sous-marin Casabianca, sur la plage de Chjuni, au sud de Piana.

Repérés, Toussaint Griffi et Lazurent Préziosi doivent repartir le 10 mars de Sari-Solenzara par le sous-marin mais leur mission était accomplie. Ils rencontrent à Alger  le nouveau chef de mission, Paulin Colonna d’Istria, chargé de l’organisation militaire des réseaux pour lui fournir tous les renseignements utiles. Désigné  comme officier de sécurité militaire, il débarque en Corse en septembre 1943, avec les premiers éléments du Bataillon de Choc et prend part aux opérations de libération de la Corse. Il arrête lui-même le Procureur du Roi, le capitaine italien Lopane, qui avait fait exécuter son cousin germain Pierre Griffi le 18 août à Bastia. L’officier italien s’était réfugié dans un village en Corse.

En mai 44, Griffi quitte ses fonctions en Corse et est rappelé en Afrique du Nord. Il débarque en France métropolitaine en septembre 44 pour prendre la direction des services spéciaux jusqu’à la libération du territoire national. Il retourne à nouveau en Afrique du Nord puis poursuivra sa carrière militaire en Extrême Orient de 1950 à 1952. Réaffecté en Afrique du Nord il quitte définitivement l’armée en 1962. Dès lors il reprend une activité professionnelle dans le civil jusqu’à sa retraite. Il s’est éteint en 2005.