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Archives : éditoriaux Vœux 2014

23 décembre 2013
Histoire parallèle : Noël 1943 – Noël 2013. Message du Général de Gaulle du 24 décembre 1943. La Corse est libre depuis le 4 octobre 1943 mais la guerre continue et les jeunes Corses n’entendent pas en rester là, il faut combattre le fascisme partout : 22 classes d’âge sont mobilisées par simple avis de presse. Pour les habitants de l’île, il faut s’accommoder d’une pénurie qui continue parce que les bateaux ne traversent pas sans risques la Méditerranée, d’Afrique en Corse. Quelques milliers de soldats italiens sont affectés à la reconstruction des voies de communication, les cent seize ponts notamment détruits par les bombardements. Mais plus que les destructions matérielles il y a pour les plus éprouvés de nos compatriotes, le deuil d’un être cher, mort en combattant pour la liberté de la Corse ou sur tout autre théâtre d’opération. Et la guerre n’est pas finie. On s’inquiète pour les prisonniers et tous ceux qui combattent sur tous les fronts.

 

« Devant l’étoile de la victoire qui brille maintenant à l’horizon, Français, Françaises, unissons-nous pour les efforts suprêmes et pour les suprêmes douleurs de l’ennemi, de l’ennemi qui recule, l’ennemi dont la nation ne sépare pas les quelques traîtres qui le servent. Voilà qui nous devons maudire, attaquer, détruire. Mais ce soir, ce soir de Noël, que chacun de nous pense aux autres Français et aux autres Françaises qui, comme lui, souffrent pour la France, luttent pour la France, espèrent en la France. Qu’il y pense amicalement, fraternellement, chacun de nous porte son âme vers nos soldats, nos marins, nos aviateurs aux prises avec l’Allemand sur le sol d’Italie, sur toutes les mers du monde, dans le ciel de Méditerranée, de Russie, d’Angleterre ou qui s’apprêtent à gagner, à leur tour, les champs de bataille vers nos combattants de France qui luttent comme ils peuvent, tant qu’ils peuvent, sous le joug ennemi. Et ces collaborateurs, vers nos garçons prisonniers et déportés qui se rongent de fureur là où l’Allemand les détient. Que chacun de nous lève son cœur vers nos jeunes gens, nos jeunes filles humiliés, nos petits-enfants malheureux, vers les mamans françaises. Que l’angoisse n’étouffe pas ces soldats, ces combattants, ces jeunes et ces vieux. Tous, ils sont notre peuple, le fier, le brave, le grand peuple français dont nous sommes. Qu’importent, dans le drame présent, nos divergences et nos partis. Estimons-nous. Aidons-nous. Aimons-nous. D’abord, nous le méritons. Et puis, pour refaire ensemble la chère grande et libre France, il nous faut, oui, il nous faut marcher la main dans la main. Que chacun de nous, enfin, adresse, en lui-même, ses souhaits ardents de Noël à nos vaillants alliés, à ces millions et ces millions d’hommes et de femmes qui, dans le monde, combattent, résistent, travaillent comme nous, avec nous, pour la même victoire que nous ! Ce soir de Noël, les mêmes vœux montent en même temps du cœur de tous les Français. Comme nous découvrons bien dans notre épreuve commune et dans notre effort assemblé que nous sommes frères des cœurs. Oui, tous et toutes, pareillement, les fils et les filles de la France ! »

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